Le 16 mai 2011

Un été sans algues bleues?

Karine Bellerive

Peut-on se baigner en toute sécurité et boire de l'eau du robinet?

C'est ce que souhaiteraient les citoyens qui s'impliquent pour s'assurer de la qualité de l'eau de leur lac et de celle qui coule de leur robinet. Une eau plus propre qu'elle l'était il y a 30 ans. Mais il reste beaucoup à faire.

Les riverains surveillent plus attentivement leur lac depuis l'été 2006. Ils ont pris cette nouvelle habitude après qu'on leur eut interdit de se baigner, en pleine période de canicule, il y a trois ans. La grande responsable : une petite algue bleue qui, bien qu'elle soit assez jolie à regarder au microscope, a semé la panique sur leurs berges. Les médias ont alors signalé la multiplication incontrôlée de cyanobactéries (les fameuses algues bleues), qui sont potentiellement dangereuses pour les humains dans plusieurs lacs.

La prolifération des cyanobactéries est devenue une préoccupation pour les riverains québécois. L'été dernier, ce phénomène a touché 108 lacs du Québec, soit presque autant qu'aux cours des deux années précédentes. Et il faudra attendre entre 5 et 10 ans avant que les actions mises en place par le gouvernement dans le cadre d'un plan de 200 millions de dollars parviennent à freiner la prolifération des algues bleues.

Lorsqu'elles sont présentes en grande quantité dans l'eau, ces algues microscopiques, appelées alors fleurs d'eau, peuvent être nuisibles à la santé humaine. Des irritations de la peau ou des yeux peuvent apparaître à la suite d'une baignade, mais la consommation d'eau contaminée est encore plus dangereuse. L'ingestion de toxines de cyanobactéries peut provoquer des maux de tête, de la fièvre, des vomissements et de la diarrhée. C'est ce qui a contraint les citoyens de la municipalité de North Hatley, qui s'approvisionnent dans le lac Massawippi, à aller puiser leur eau potable dans une citerne installée près de l'hôtel de ville ou à boire de l'eau embouteillée, au début de l'automne 2006. Depuis, la municipalité est à la recherche d'une solution.

Mais la problématique des algues bleues a aussi contribué à faire évoluer les mentalités depuis trois ans. En somme, elle a obligé les citoyens à s'impliquer pour trouver des solutions. Selon le président du Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF), Jean-Paul Raîche, la tempête médiatique entourant les algues bleues a contribué grandement à la prise de conscience collective des enjeux environnementaux reliés à l'eau. «Les gens ont eu peur de ne plus pouvoir profiter de leurs lacs. Ça nous a notamment permis de parler de l'importance des bandes riveraines dans la qualité de l'eau.» Les spécialistes qui travaillent sur le terrain avec les municipalités, les associations de riverains et les agriculteurs, notamment, remarquent aussi une plus grande sensibilisation citoyenne sur cette question. «Il y a encore des riverains qui tiennent à leur belle pelouse verte, mais c'est de plus en plus rare», témoignent Jonathan Bolduc et Karen Ann Page, fondateurs de Natur'­Eau-Lac, une petite entreprise de Saint-Camille qui se spécialise dans la protection et la restauration des habitats aquatiques. Ils constatent par ailleurs l'existence d'une nouvelle volonté politique. «Il y a 30 ou 40 ans, on redressait encore des cours d'eau qui avaient des méandres pour gagner de l'espace! explique Jonathan Bolduc. Mais de nouvelles normes sont graduellement mises en place, comme certains règlements municipaux rendant obligatoire l'aménagement de bandes riveraines autour des lacs.»

Le son de cloche est le même du côté du président de l'Association pour la protection du lac Mégantic (APLM), Jean Roy, qui affirme que les élus sont moins difficiles à convaincre qu'ilsl'étaient auparavant. «Tant qu'on n'a pas eu de problèmes, les décideurs politiques ont attendu. Mais, depuis quelques années, des modifications sont apportées aux règlements concernant les pesticides et les engrais, par exemple. On commence aussi à penser aux eaux fluviales – à l'eau de pluie –, dont 50 % se retrouvent dans le lac.

On voit que des efforts sont faits.» Selon lui, les préoccupations sont parfois plus économiques qu'écologiques. «Le lac, c'est ce qui attire les touristes. Si on ne peut plus en profiter, la valeur foncière des propriétés va assurément diminuer. Et les villes ne veulent pas perdre de l'argent!»

Lyne Chartier et Marie-Pierre Thibeault, qui sont respectivement chargée de projet et biologiste chez Teknika-HBA, croient aussi que la dimension économique a joué un rôle important dans l'évolution des mentalités.?«C'est triste à dire, mais il a fallu passer par l'aspect monétaire. Quand tu vois ton lac devenir vert plusieurs fois par été, au point où les baignades et les activités nautiques deviennent impossibles, tu commences à t'inquiéter de la valeur de ta propriété...» C'est notamment ce qui est arrivé à Lac-Brome lorsque la municipalité a décidé de faire appel aux spécialistes de Teknika-HBA, au début de l'année 2007. Dans ce cas particulier, toute la collectivité a été invitée à réagir. Les spécialistes de Teknika-HBA ont d'abord procédé à des échantillonnages pour établir un diagnostic, et elles ont détecté les sources des problèmes sur l'ensemble du bassin versant. Elles ont ensuite élaboré un plan d'action en trois volets : sensibilisation, réglementation et interventions sur le terrain. La mise en œuvre des mesures correctives a débuté l'été dernier, et le travail se poursuit actuellement.

Les municipalités réglementent donc de plus en plus l'utilisation des pesticides et des fertilisants. Cependant, selon Catherine Choquette, qui enseigne le droit à l'Université de Sherbrooke, on ne peut évidemment pas tout mettre sur le dos des riverains. «De façon générale, explique-t-elle, ceux-ci n'ont pas besoin de règlements pour appliquer des correctifs puisque, après tout, ce sont eux qui sont les grands perdants s'ils ne peuvent plus jouir de leurs plans d'eau ou vendre leur propriété. Une obligation morale ou sociale, c'est souvent beaucoup plus fort qu'une obligation juridique qu'on n'a pas les moyens de faire respecter.» Selon elle, les élus doivent aider les citoyens à se prendre en main en leur fournissant les ressources nécessaires pour appuyer leur action. «Pensons seulement au recyclage : on se sentirait coupable de jeter une boîte de carton à la poubelle. Mais on la recycle parce que le gouvernement a mis en place une structure qui facilite notre action.»

Des solutions à la portée des riverains

Parmi les solutions vertes permettant d'endiguer le problème des algues bleues, les citoyens peuvent compter sur les moyens que leur offre le génie vert. La stabilisation des berges et la revégétalisation des bandes riveraines contribuent, par exemple, à freiner l'apport de sédiments aux cours d'eau et assurent l'absorption de nutriments comme le phosphate, qui favorise la prolifération des plantes aquatiques et des algues. L'équipe de Natur'Eau-Lac privilégie une approche écologique : le génie végétal. «Nous utilisons les capacités naturelles de croissance et de développement des saules pour résoudre les problèmes d'érosion. Quand on plante les tiges dans le sol, les saules refont des racines. Ça permet de stabiliser la terre, d'apporter un ombrage sur la vie aquatique et de filtrer la pollution. Et on évite d'empierrer tout le talus», explique Jonathan Bolduc, de Natur'Eau-Lac.

Daniel Bergeron, fondateur d'Aqua-Berge inc., mentionne que divers procédés peuvent réduire considérablement l'impact négatif de ces interventions humaines : le réensemencement des terres mises à nu, la création de bassins de sédimentation qui retiennent les particules pour éviter qu'elles n'aillent se déposer au fond des rivières et des lacs, l'amélioration des fossés des routes, la restauration des marais et l'installation de barrières à sédiments au moment de la réalisation de travaux d'infrastructures, par exemple.

Jonathan Bolduc ajoute que les citoyens peuvent eux-mêmes agir en s'assurant que leur système d'épuration est en bon état, en faisant une consommation raisonnable de l'eau potable, en utilisant du savon sans phosphate et en évitant d'utiliser des pesticides sur leur terrain.

Ces recommandations rejoignent celles que formule le chef de la division de la gestion des eaux de la Ville de Sherbrooke, Michel Cyr. Ce dernier interpelle les citoyens desservis par les réseaux d'égout municipaux. «Nous avons tous une responsabilité individuelle en ce qui a trait à la préservation de l'eau. Il faut respecter l'eau, respecter sa fonctionnalité.» Il recommande donc d'en diminuer la consommation en privilégiant les plantes vivaces plutôt que les annuellesdans les aménagements paysagers, en évitant de nettoyer son entrée avec de l'eau et en respectant les règlements qui restreignent l'arrosage des pelouses. «Moins on utilise d'eau, moins il y a d'eau à traiter, moins importants sont les coûts. Mais je crois que la population est de plus en plus sensibilisée à cette question. On ne gaspille plus l'eau comme on le faisait il y a 20 ans!» M. Cyr rappelle toutefois que les toilettes ne sont pas des poubelles. «Les cheveux, les rognures d'ongle, la peinture, l'huile à moteur et les médicaments ne doivent pas y être jetés. Par ailleurs, les serviettes hygiéniques pour femmes, les couches jetables pour bébés et les condoms peuvent bloquer les pompes. On ne traite rien de ça!»

Notre trésor collectif

Quelle que soit leur spécialité, tous les experts s'entendent pour dire que chacun de nous a un rôle à jouer dans la préservation des cours d'eau. Cette ressource vient d'ailleurs d'être reconnue, l'été dernier, à titre de trésor collectif, les cours d'eau du Québec représentant 3 % des réserves d'eau de la planète. La ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, a déposé, en juin dernier, un projet de loi sur l'eau qui reconnaît le caractère collectif des ressources en eau du Québec. Cette loi vise à empêcher qu'une entreprise puisse tirer profit d'une source d'approvisionnement en eau au détriment de l'environnement. Cela a de quoi nous rassurer sur notre capacité à protéger notre ressource, d'autant plus qu'on évalue que les problèmes d'approvisionnement en eau de la planète constitueront sans contredit l'un des plus grands enjeux du XXIe siècle.

Une eau plus propre qu'elle l'était il y a 30 ans

La qualité de notre eau potable et de nos cours d'eau s'est grandement améliorée depuis 30 ans, selon des experts – biologistes, ingénieurs, environnementalistes. On oublie que, à la fin des années 70, de nombreuses rivières québécoises ainsi que le fleuve Saint-Laurent étaient dans un état désastreux. Nous étions alors bien loin des préoccupations environnementales actuelles. À l'époque, nos cours d'eau figuraient parmi les plus pollués du monde. Comme le souligne Roland Leduc, qui est professeur au Département de génie civil de l'Université de Sherbrooke (UdeS) et spécialisé dans le domaine du génie de l'environnement, «avant les années 80, il n'y avait pas de programme national d'assainissement des eaux. On comptait seulement 85 ou 86 stations d'épuration. Les égouts se déversaient directement dans le Saint-Laurent et dans les rivières». Moins de 2 % de la population desservie par des réseaux d'égout bénéficiait alors de stations d'épuration.

Le problème était dû en partie à la gestion municipale des eaux usées, mais également aux pratiques polluantes des entreprises. Chaque année, les industries québécoises rejetaient dans le fleuve et ses affluents des milliers de tonnes de déchets industriels contenant des métaux lourds hautement toxiques, tels que du plomb, du chrome et du mercure, ainsi que d'autres produits cancérigènes. Des pratiques d'agriculture favorisant l'érosion des sols, les activités de flottage du bois des papetières, l'utilisation quasi généralisée de pesticides et le déboisement des berges ont également contribué à la dégradation des environnements aquatiques. Résultat : la baignade, les activités nautiques et la pêche étaient devenues pratiquement impensables dans plusieurs plans d'eau de la province. Mais les gens se baignaient quand même, inconscients des dangers car, à l'époque, les préoccupations environnementales étaient inexistantes.

Depuis, une série de mesures visant à améliorer la qualité de l'eau ont été adoptées par les gouvernements successifs. Parmi celles-ci, notons l'adoption de règlements applicables aux industries des pâtes et papiers et du raffinage du pétrole, ainsi que la mise en œuvre du Programme d'assainissement des eaux du Québec, en 1978, lequel prévoit notamment la construction et l'amélioration de stations d'épuration. Ce programme et ses successeurs ont amené à faire des investissements de plus de sept milliards de dollars et ont permis d'augmenter à environ 98 % la proportion de la population desservie par des réseaux d'égout et bénéficiant de stations de traitement des eaux usées.

Le Québec a donc fait de grands pas depuis les années 70, époque durant laquelle on semblait croire que l'eau était une ressource inépuisable. Mais il reste encore beaucoup à faire. Malgré les améliorations phénoménales apportées au cours des 30 dernières années, les eaux usées constituent toujours, selon Environnement Canada, un facteur important de dégradation de l'habitat aquatique et de détérioration des eaux utilisées à des fins récréatives. D'importantes mises à niveau doivent donc être apportées à plusieurs installations de traitement. «La population a augmenté, et la plupart des stations d'épuration, construites il y a 20 ans et plus, roulent à pleine capacité», explique le professeur Roland Leduc.

Aussi, certaines industries émettent encore des rejets toxiques dans l'environnement qui pourraient affecter la croissance et le système reproducteur des poissons, des amphibiens et, éventuellement, des humains. «Il s'agit de perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec les systèmes vivants. Il faut donc cibler les substances en cause et mettre sur pied des méthodes de traitement pour les industries qui les émettent. L'objectif est de réduire les concentrations de ces substances dans les effluents», précise M. Leduc, qui participe à des recherches sur le sujet. Il ajoute par ailleurs que les effets du mélange de plusieurs perturbateurs sont encore peu étudiés à l'heure actuelle.

Le rôle des bassins versants

Depuis 2002, les citoyens peuvent suivre d'encore plus près les décisions qui concernent les plans d'eau. En 2002, sous la gouverne du ministre de l'Environnement de l'époque, André Boisclair, Québec a adopté sa «Politique nationale de l'eau». Celle-ci vise à abandonner une approche par secteur d'activité, au profit d'une gestion intégrée impliquant tous les «acteurs» en ce qui concerne l'eau : gouvernements fédéral, provincial et municipaux, groupes environnementaux, producteurs agricoles, industries touristiques, citoyens, etc. La concertation de ces acteurs, dont les intérêts et les préoccupations sont souvent contradictoires, s'organise autour de 40 bassins versants jugés prioritaires. «Un bassin versant, c'est l'ensemble d'un territoire géographique qui est drainé par un cours d'eau principal – rivière, lac ou baie — et ses tributaires. Les limites du territoire d'un bassin versant, appelées lignes de partage des eaux, ne respectent pas les limites des municipalités ou des régions administratives. Elles sont définies à partir du point le plus élevé qui détermine la direction de l'écoulement des eaux de ruissellement jusqu'aux eaux souterraines», explique la directrice du Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF), Stéphanie Martel.

Des organismes de bassin versant (OBV) tels que le COGESAF ont été formés pour chacun des bassins versants jugés prioritaires. Leur mission consiste d'abord à dresser un portrait des territoires, puis à consigner dans un Plan directeur de l'eau (PDE) les actions qui devront être entreprises par l'ensemble des acteurs impliqués sur ces territoires, le tout dans une optique de concertation. «On assoit à la même table des gens de différents secteurs et de différentes régions qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble. On leur fait prendre conscience du fait que ce qui est effectué en amont affecte ce qui se trouve en aval. On les amène donc à concilier leurs intérêts et à prendre des décisions», note le président du COGESAF, Jean-Paul Raîche.

Selon M. Raîche, cette nouvelle forme de gouvernance participative doit cependant bénéficier d'un meilleur soutien puisqu'elle est essentielle pour assurer la protection, la restauration et la mise en valeur de nos ressources en eau. «On est dans un nouveau paradigme. Lorsque les gens ont compris la démarche, ils n'ont pas hésité à s'engager», explique Jean-Paul Raîche. Mais son organisme manque de financement. «On a besoin de plus d'argent pour recueillir davantage d'information et pour harmoniser les données existantes. Notre objectif est de mieux caractériser les bassins versants afin de permettre aux acteurs de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne leurs interventions concrètes.» Son appel a été entendu, du moins en partie, puisque le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs a bonifié l'enveloppe des OBV en mars dernier. Mais le président du COGESAF ajoute que les actions adoptées dans le PDE doivent également être mieux financées.

Catherine Choquette, qui enseigne le droit à l'Université de Sherbrooke, renchérit à ce propos : «La gouvernance, c'est un bien beau concept, mais l'appliquer sur le terrain, c'est tout un défi!» La professeure souligne que ces organismes n'ont pas tous les outils en main pour bien remplir leur mandat, à l'heure actuelle. «Il faudrait fournir un cadre d'action formel à ces organismes, qui ne connaissent pas nécessairement l'ensemble de toutes les notions économiques, juridiques et écologiques qui touchent la gestion de l'eau. Plusieurs éléments doivent être considérés pour arriver à des solutions efficaces et équitables, dont le fait que l'eau est à la fois sous juridiction fédérale, provinciale et municipale. C'est très complexe!» Selon elle, des experts du gouvernement dans le domaine de l'environnement devraient agir comme «facilitateurs» et favoriser la mise en commun des connaissances et des expériences des OBV. «Chaque bassin versant est unique, mais il y a certainement des choses qui se répètent. On ne doit pas réinventer la roue chaque fois!»

Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l'eau

Les spécialistes mettent le cap sur les solutions

Quelque 90 conférenciers et 500 intervenants de la gestion de l'eau provenant d'une quinzaine de pays participeront au Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l'eau, qui se tiendra du 1er au 3 juin au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. L'événement – une initiative du Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF) – a été organisé par le COGESAF, en collaboration avec le Centre universitaire de formation en environnement de l'Université de Sherbrooke (CUFE). On ne s'y limitera pas à faire l'énoncé des problèmes liés à l'eau, explique le directeur du CUFE, Michel Montpetit : «Il s'agira plutôt de partager les connaissances pratiques en ce qui concerne les actions et les solutions. L'objectif est d'informer les gens et de rendre accessibles les outils d'application visant l'amélioration de la qualité de l'eau.»

Sous le thème «Des outils pour agir», le colloque abordera quatre grands sujets. Ainsi, des conférenciers proposeront des «outils de caractérisation et de diagnostic» permettant de dépeindre et de faire le suivi des conditions de l'eau (usages, qualité). D'autres feront part de leur réflexion portant sur les «outils de gouvernance et de planification», tels que la gestion par bassin versant, la gestion des bassins transfrontaliers et l'application des lois et des politiques liées à l'eau. Les ateliers touchant les «outils d'information et de concertation» seront consacrés notamment à la création de partenariats efficaces, à l'implication des communautés au sein des organismes de bassin versant et au transfert des connaissances entre les différents acteurs de l'eau. Enfin, des «outils d'intervention pour de grands enjeux de l'eau» porteront sur la prolifération des cyanobactéries, la gestion des eaux souterraines et l'adaptation aux changements climatiques, entre autres questions. La coordonnatrice du Rendez-vous, Jacinthe Caron, ajoute que quelques ateliers seront consacrés plus spécifiquement aux outils de gestion de l'eau en milieu agricole : partenariat et concertation, implication de la communauté, action et solutions pour la protection de l'eau, etc.

André Delisle, qui est membre du comité de programmation du colloque, insiste sur l'importance de favoriser les échanges pour régler les problématiques liées à l'eau. M. Delisle, qui est président de Transfert Environnement, une entreprise spécialisée dans le transfert des connaissances environnementales, la formation en gestion socio-environnementale et le conseil stratégique en implantation de projets, explique que les approches sont extrêmement diversifiées et que l'événement permettra le transfert des connaissances entre les différents spécialistes. «Ceux-ci présenteront des cas pratiques où des interventions ont bien fonctionné.» Le président du COGESAF, Jean-Paul Raîche, qui est le leader du projet, souhaite que les participants, en particulier les organismes de bassin versant, les planificateurs politiques et les acteurs économiques régionaux, établissent des partenariats internationaux sur des thématiques communes concernant la gestion de l'eau. «Le Rendez-vous sera l'occasion idéale de mettre en place ou de renforcer les mécanismes d'échange d'informations et d'expériences sur la gestion intégrée de l'eau», conclut-il.

Le Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l'eau, tenu sous la présidence d'honneur de la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, Line Beauchamp, accueillera par ailleurs la présidente sortante d'Oxfam-Québec, Nicole Saint-Martin, ainsi que le fondateur du Comité International pour le Contrat mondial de l'eau et auteur du «Manifeste de l'eau», Riccardo Petrella. La programmation est disponible sur le site Internet.